Alors qu’il vient de remporter le grand prix de la biennale de Venise, Max Ernst vient chercher la quiétude en bords de Loire. Dans un moment de pleine reconnaissance artistique, il s’éloigne du tumulte parisien et s’installe à Huismes, commune située non loin de l’écomusée ; il y trouve une certaine tranquillité. Durant treize années, cet homme et artiste engagé vit et crée sur ce territoire.
Capricorne, initialement créé en 1947 alors que Max Ernst vit en Arizona, a été retravaillé à Huismes dans la résidence de l’artiste. Cette œuvre “totem” le suit tout au long de sa vie, de Sedona à Huismes, puis de Huismes à Seillans dans le Var.
L’écomusée a souhaité rendre hommage à cette œuvre et à l’artiste surréaliste en créant un parcours d’exposition qui la mette en lumière. Plutôt que de la présenter seule, la sculpture s’insère dans un parcours poétique qui lui confère une dimension universelle. Un voyage dans l’imaginaire librement inspiré par l’œuvre est proposé. Démarche libre, sensible et sans prétention, elle invite le visiteur à s’immerger dans l’œuvre, à la ressentir… Qui est ce couple ? Un homme à tête de taureau ? Une femme au corps de sirène ? Mais d’où viennent ces personnages étranges hybrides et multiples ?
L’exposition « Constellation Capricorne » propose un voyage dans l’espace et dans le temps, de la préhistoire au XXIème siècle, de l’Égypte à l’Océanie et jusqu’aux étoiles… Autour de Capricorne siègent de nombreux personnages hybrides inspirés d’animaux qui de tout temps ont fait rêver les hommes : le faucon, le lion, le renne, le cerf… Anubis, Osiris, Cernunnos, le Minotaure, les centaures et tant d’autres s’invitent au musée. Cette année, l’écomusée expose des œuvres antiques égyptiennes, grecques et celtes mais aussi médiévales, des artistes de la période de Max Ernst comme Picasso, Paul Klee ou Brassaï, mais aussi des artistes contemporains tels Edi Dubien ou Richard Fauguet. Il va sans dire que l’écomusée a pour l’occasion adapté ses conditions de sécurité afin de satisfaire les exigences des musées prêteurs et de garantir la sureté des œuvres.
Dans une actualité marquée par une recherche d’égalité entre tous, la présence de Capricorne à l’écomusée réaffirme l’engagement nécessaire des institutions muséales au service de la démocratisation culturelle. « Constellation Capricorne » renforce par ailleurs la place que tient l’écomusée quant à l’éducation artistique des plus jeunes. L’accueil de Capricorne apparaît comme une réelle chance offrant la possibilité inédite de revoir la sculpture sur les terres de sa création et de la partager avec les habitants d’un territoire profondément marqué par l’artiste. Après les expositions « Max Ernst en Touraine, de rencontres en créations » (2016) et « Rabelais, un humanisme dévoilé » (2017), l’écomusée, dans le sillage des penseurs humanistes, réaffirme aujourd’hui son choix de mettre en avant ces passeurs de culture, curieux et engagés. Donner la parole aux artistes et aux citoyens curieux du monde qui les entoure est plus que nécessaire pour un musée de son temps.
Les artistes exposés :
Les musées et institutions partenaires :
Reportage :