Le bocage, un paysage remarquable

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Dans un écrin de verdure, le site du musée du Véron invite à la rêverie. Les quatre hectares de prairies qui entourent les espaces d’exposition abritent animaux sauvages et domestiques.

Ainsi, oiseaux, insectes, petits mammifères et autres habitants côtoient le cheval, l’âne, les vaches, les moutons et les chèvres au sein de prairies bocagères. L’écomusée est engagé dans la préservation de ce paysage façonné par l’homme depuis le Moyen-âge. L’éco-pâturage et la réhabilitation des haies favorisent le développement d’un écosystème remarquable.

L’art y tient également une place prépondérante car c’est lui, qui outre son esthétisme, pose des questionnements et invite le visiteur à la méditation. L’art est un marqueur social qui mis à l’honneur dans nos parcelles permet de prolonger la réflexion initiée dans le musée. Le musée est donc dedans et dehors et offre au visiteur une expérience inédite de visite.

Les œuvres prennent place dans le bocage

Florent Lamouroux, “Balise”, 2020

“Balise” est une intervention de Florent Lamouroux dans le bocage du Musée du Véron dans le cadre de la programmation #habiterlelieu. Commissariat : Anne-Laure Chamboissier. Avec le soutien du Conseil Départemental d’Indre-et-Loire.

Lors de sa résidence durant l’hiver 2019, l’artiste s’immerge et recherche en bord de Vienne. Il découvre une balise routière en plastique rouge, échouée sur la berge lors d’une crue. La présence incongrue de cet objet décontextualisé devient le point de départ d’une tentative de l’intégrer à ce paysage de bocage. Par un processus de transformation semi industriel, la matière est broyée puis fondue pour façonner manuellement une longue forme filaire irrégulière.

Dans un souci de proposer une démarche éthique et une esthétique de la dissimulation, loin de toute domination de l’art sur le paysage, l’artiste opère une micro-intervention au sein des pâtures de l’écoMusée. Les fils sont alors tendus sur les piquets existants et redonnent à cette balise ainsi recyclée, sa fonction originelle de barrière, en adéquation avec ce nouvel environnement façonné par l’homme.

François-Xavier Chanioux, “Rinascere”, 2019

Artiste tourangeau né en 1982, François-Xavier Chanioux a fait ses armes avec le dessin et le cinéma. Il expose en France et à l’étranger et a mis récemment son art au service de l’environnement en créant un nichoir monolithe (Carbon Shelter ; 2019), témoin de l’empreinte de l’homme sur la nature.

Auteur de Rinascere (2019), l’artiste interroge l’humanisme de la Renaissance et par extension l’homme en général, quand l’écoMusée, musée d’anthropologie culturelle, interroge le visiteur sur son rapport au monde. En faisant dialoguer passé, présent et avenir, l’écoMusée considère les œuvres d’art comme des balises qui invitent à des questionnements sur des sujets d’actualité.

Créé dans le cadre des « 500 ans de la Renaissance », cet imposant cube blanc, rappelle l’origine du bocage, paysage créé de toute main par l’Homme à des fins utilitaires. Sa géométrie, métaphore de la raison humaine qui rationalise et domine l’espace et la nature, est mise à mal par des coups de pioche.

Si ce cube représente la perfection du monde, que deviennent les coups de pioches ? Évoquent-ils la soif de connaissance de l’Homme ou son désir de domination sur la nature ?

Il semble que l’artiste nous propose deux lectures de Rinascere… L’Homme explore-t-il son passé pour mieux le comprendre ? Répond-il à son avidité en creusant le sol pour y trouver des richesses matérielles ?