Le bocage

Le Musée du Véron, installé au coeur d'un écrin de verdure, invite à la rêverie.

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Le bocage, un paysage préservé

À proximité de la confluence de la Loire et de la Vienne classée à l’Unesco, le Musée du Véron présente une originalité : c’est le seul Musée de France installé dans un espace naturel sensible.

Cinq hectares de prairies bocagères offrent la possibilité de déambuler dans un paysage préservé, reconnu pour son intérêt écologique.

Façonné par les humains au Moyen Âge, pour les besoins de leurs activités, le bocage est un paysage d’équilibre, parfait exemple de patrimoine naturel à préserver.

Ce paysage, reconnu au titre des espaces naturels sensibles, offre une exploration esthétique et sensible. Lors d’une balade dans les prairies, la réflexion initiée dans les salles du musée autour du dialogue entre NATURE et CULTURE peut se poursuivre au sein de cet écrin de verdure.

Le bocage vous accueille avec ses fauteuils dispersés aux quatre coins de la nature pour se poser et profiter de son calme. Et pourquoi pas faire une petite sieste ?

Venez avec votre goûter toute l’année et/ou avec votre pique-nique en été !

Le bocage, une collection vivante

Au Musée du Véron, les espèces végétales et animales qu’abrite le bocage sont considérées comme des collections vivantes : Peuplier noir, Chêne pédonculé centenaire, Grand capricorne, Tarier des prés, Fritillaire pintade, Gratiole… Comme les oeuvres d’art, les éléments naturels font actuellement l’objet d’un plan de gestion mené en collaboration avec des spécialistes de la biodiversité.

Les diagnostics réalisés par les scientifiques du Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement Touraine-Val de Loire définissent des préconisations quant à la conservation et à la restauration du paysage. Les mesures prises ont pour but de préserver la richesse écologique du site et les services rendus par les écosystèmes. Il s’agit notamment de restaurer des haies bocagères, de réaliser des fauches tardives en vue de protéger les espèces, de réhabiliter le fonctionnement hydraulique des fossés, de procéder à des comptages réguliers des espèces présentes (faune et flore), d’améliorer le plan de pâturage.

Le bocage et ses œuvres d’arts

L’art tient également une place prépondérante au sein du bocage, car c’est lui, qui outre son esthétisme, pose des questionnements et invite le visiteur à la méditation. L’art est un marqueur social qui mis à l’honneur dans nos parcelles permet de prolonger la réflexion initiée dans le musée. Le musée est donc dedans et dehors et offre au visiteur une expérience inédite de visite.

Rinascere de François-Xavier Chanioux

Artiste tourangeau né en 1982, François-Xavier Chanioux a fait ses armes avec le dessin et le cinéma. Il expose en France et à l’étranger et a mis récemment son art au service de l’environnement en créant un nichoir monolithe (Carbon Shelter ; 2019), témoin de l’empreinte de l’humain sur la nature.

Auteur de l’oeuvre Rinascere, l’artiste interroge l’humanisme de la Renaissance et par extension l’humain en général, faisant écho au parcours “Faire Monde” du Musée du Véron qui interroge le visiteur sur son rapport au monde.

Créé dans le cadre des « 500 ans de la Renaissance », cet imposant cube blanc, rappelle l’origine du bocage, paysage créé de toute main par les humains à des fins utilitaires.

Sa géométrie, métaphore de la raison humaine qui rationalise et domine l’espace et la nature, est mise à mal par des coups de pioche. Si ce cube représente la perfection du monde, que deviennent les coups de pioches ? Évoquent-ils la soif de connaissance de l’humain ou son désir de domination sur la nature ? Il semble que l’artiste nous propose deux lectures de Rinascere… L’humain explore-t-il son passé pour mieux le comprendre ? Répond-il à son avidité en creusant le sol pour y trouver des richesses matérielles ?

Mère Ubu de Dominique Bailly

Née en 1949 à Paris, Dominique Bailly s’installe en Touraine en 2005 dans l’ancienne maison de Max Ernst et Dorothea Tanning. L’artiste y vit et travaille en alternance avec son atelier à Paris jusqu’à son décès en 2017. Elle travaille intimement avec la nature qui l’environne, véritable réservoir de formes et de matériaux.

Mère Ubu, personnage atypique et voyageur qui trônait au jardin du Luxembourg puis dans les rues de Pékin, vient trouver depuis 2021 des cieux plus calme sur l’esplanade du Musée du Véron. Ronde en forme de spirale, telle une géante repue, elle admire ce paysage qu’elle surplombe. Elle veille sur lui.

Si Mère Ubu incarne, dans la pièce de théâtre Ubu roi d’Alfred Jarry, une personnalité manipulatrice, c’est elle qui pousse Ubu à suivre ses idées. Plus intelligente et raisonnable, elle lui sert de guide. En contrepoint du portrait fait par Ubu la décrivant comme “tellement griffue qu’on ne sait par où la prendre”, Dominique Bailly semble se saisir de la réponse de mère Ubu. Elle répond qu’il doit la voir “aussi douce et délicieuse que la vénus de Capoue”.
La douceur et la rondeur de ses formes sculptées n’en-est-elle pas une réponse ? Et plus largement, n’est-elle pas un esprit protecteur ? Une déesse mère de cette nature qui s’offre à nous ?